« Le handicap, indissociable de la performance »

Marie-Amélie Le Fur, double médaillée paralympique à Rio, mène aussi une carrière chez EDF. Témoignage.

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Fin d’année en apothéose pour le réseau d’entreprises « Carnet Pro » du groupe La Nouvelle République. Ce neuvième et dernier rendez-vous de l’année convie Marie-Amélie Le Fur, double médaillée d’or aux derniers jeux paralympiques de Rio.

Dès l’âge de six ans, elle pratique l’athlétisme et obtient des résultats prometteurs en cross-country. Parallèlement à sa scolarité et sa pratique sportive, elle est également jeune sapeur-pompier en Loir-et-Cher et rêve d’en faire plus tard sa profession.. À la suite d’un accident de scooter en 2004, elle doit être amputée de la jambe gauche, sous le genou. Très vite, elle reprend le sport. Grâce à la solidarité des siens et de nombreuses personnes touchées par son histoire, elle parvient à financer une lame qui lui permet de reprendre le sport et pratiquer la course à pied. « Je n’ai pas connu de période de dépression où j’aurais pu sombrer, nous confie-t-elle. Mais sans mon entourage, les choses auraient été différentes. Ma vie devenait forcément différente. J’entrevoyais néanmoins des choses possibles. »

Marie-Amélie sait, désormais que sa vie sera différente. Mais dans la tête, elle fait preuve d’une incroyable lucidité. La même qui la poursuivra dans sa seconde existence d’athlète de haut niveau. La jeune femme ne semble pas pour autant se justifier pour ses huit médailles olympiques. Avec humilité et simplicité, elle nous déclare d’emblée : « il faut faire comprendre que le handicap n’est pas dissociable de la notion de performance. Les entreprises ont encore un peu peur du handicap. Elles doivent recruter les gens pour leurs compétences et non pour remplir un quota. » Sous-entendu : que les qualités des uns et des autres ne sont pas discriminatoires. « Oui, ajoute Marie-Amélie, les gens – ou les dirigeants – ont peur du handicap ». La championne est venue ce 15 novembre à Tours leur prouver le contraire. En face à face. Sans chronométreur, sans juge ni jugement. Elle va, dans les prochaines semaines, peser de toute son influence pour permettre que Paris soit la destination olympique du monde en 2024. S’engager. Encore et encore. Au mental, comme au fond du meilleur d’entre nous !