A l’intérieur d’une communauté normée (en est-il de plus normée que l’entreprise, même si elle est encore une start-up ?) toute innovation apparaîtra d’abord comme destructrice, attentatoire et transgressive.
Et les non-innovants sont toujours les premiers à dénoncer « la casse » des innovants.
Les voies de ces subversions sont multiples. On peut en trouver des modèles dans les pratiques de certains artistes modernes et contemporains. Libération et radicalisation des intuitions, rôle du hasard, simplification, fragmentation des icônes anciennes suivi de leur réassemblage et/ou télescopage, concurrence positive ou variation entre autres…
Comment transférer ces gestes et postures sur l’entreprise et ses nécessaires « process ? » Comment transformer en opportunité la triple contrainte de la mondialisation, de la mutation numérique et de l’exigence environnementale ?
Il revient à un leadership légitime d’inviter les collaborateurs à oser sortir de la reproduction (surtout en cas de réussite récente) en faveur de l’invention. Il y a peu de domaines où la théorie de Robert Greenleaf sur le « servant leadership » soit aussi pertinente que dans celui du déclenchement, chez le collaborateur, de l’ambition et de la confiance innovantes.