« Éloge de la gentillesse en entreprise »

On oppose abusivement la figure du philosophe à celle de l’homme d’entreprise. Le premier serait exilé dans le domaine des pures idées quand le second aurait pour lot les réalités matérielles de ce bas monde. Mais peut-on être philosophe en faisant abstraction de la richesse après laquelle court le monde ? Travailler en entreprise n’est-il pas, a contrario, le meilleur moyen de nourrir le lien social, donc de cultiver l’humanité de l’homme ?

Le manager gentleman

L’auteur, professeur de philosophie après avoir été diplomate, explique comment satisfaire aux besoins (tâche de l’entreprise) et réaliser le bonheur en société qui correspond à l’essence de l’humanité. Les deux objectifs participent de la même logique, si l’on s’en tient à la finalité productive de l’entreprise et que l’on se garde de sa perversion spéculative. L’entreprise mise au service des seuls intérêts financiers tend à perdre le sens de l’humain au profit de forces aveugles de destruction d’emplois, du lien social…

Le manager peut être un rempart contre la déshumanisation des organisations s’il consent à être, au sens propre, ce « gentil-homme » qui apporte un supplément d’âme et « ré-humanise » les rapports de travail. La gentillesse dont l’auteur se fait l’apôtre n’est ni faiblesse, ni vertu bébête réservée à ceux dépourvus d’autres qualités, mais la relation serviable et généreuse à l’autre, qui consiste à différer ses objectifs pour soulager autrui. Tout un programme !

 

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« Éloge de la gentillesse en entreprise »

Emmanuel Jaffelin
First Editions,
210 pages, 14,95 euros