Trois mots pour expliquer les maux des Bourses mondiales

Bourses mondiales

Les Bourses de Tokyo et de Hongkong ont plongé de plus de 4 % et de 3,38 % respectivement, mardi 29 septembre, dans un contexte de déprime des marchés, de nouveau gagnés par l’inquiétude sur les fragilités de la croissance mondiale. La Bourse de New York avait fini, lundi, sur une baisse conséquente, le Dow Jones fléchissant de 1,92 % et le Nasdaq de 3,04 %, dans la foulée des places européennes. Mardi en fin de matinée, les places européennes semblaient toutefois se reprendre, et évoluaient dans le vert. Trois grandes raisons expliquent pourquoi les turbulences boursières actuelles sont parties pour durer.

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Le ralentissement économique de l’empire du Milieu, longtemps considéré comme la locomotive du monde, n’en finit pas d’inquiéter les investisseurs. Les marchés asiatiques ne se sont jamais remis du mini-krach boursier intervenu en août, sur fond de dévaluation du yuan et d’éclatement de la bulle immobilière chinoise. Lundi, un nouvel indicateur est venu raviver les craintes : les entreprises du secteur industriel en Chine ont vu leurs bénéfices chuter de 8,8 % sur un an en août. Ce repli, qui s’accélère, est un nouveau signal de l’essoufflement de l’activité dans la deuxième économie de la planète. Les marchés craignent une contagion aux autres pays émergents, au premier rang desquels le Brésil, et à toute l’économie mondiale.

L’indicateur chinois a provoqué une nouvelle chute des matières premières. Les cours du pétrole ont cédé plus d’un dollar le baril à New York, lundi. Symbole de cette débâcle, le groupe suisse de matières premières Glencore a connu un lundi noir à la Bourse de Londres, où il est coté, avec une chute de 29,42 % de son action, à 68,62 pence, qui atteint son plus bas niveau historique après une note d’analyste pointant son fort endettement.

« Ces secteurs, très consommateurs de produits industriels, pèsent sur les commandes d’autres entreprises cotées, comme Schneider ou Bureau Veritas par exemple », soulignent les analystes d’Aurel BGC.

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Les tergiversations de la banque centrale américaine sur un relèvement de ses taux directeurs alimentent les incertitudes des investisseurs. Les statistiques macroéconomiques ne les aident pas à y voir plus clair sur l’état de l’économie : lundi, les promesses de ventes de logements en août ont connu un recul inattendu, mais la consommation des ménages américains a réservé une bonne surprise pour le même mois, venant une nouvelle fois plaider en faveur d’un relèvement des taux d’ici la fin de l’année.

Le président de la Fed de New York, William Dudley, a en outre alimenté les spéculations en laissant entendre que la banque centrale pourrait passer à l’action dès sa prochaine réunion, fin octobre. Plusieurs autres responsables de la Réserve fédérale doivent s’exprimer au cours des prochains jours, et parmi eux sa présidente, Janet Yellen, mercredi. Et vendredi, les investisseurs prendront connaissance des chiffres de l’emploi en septembre.
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