Pascal D’Halluin, redresseur de marques

Prince du marketing, Pascal D’Halluin aime réveiller les “ belles endormies ” : Lee Cooper, Lacoste France et aujourd’hui les Faïenceries de Gien. L’invité NR !

Entre les capitaines d’industrie, les créateurs et repreneurs d’entreprise, Pascal D’Halluin appartient au cercle plus fermé des redresseurs de marques. Huit ans passés chez L’Oréal à apprendre à tracer une route et tenir le cap contre vents et marées comme pendant ses classes de service militaire – pour lui dans la Royale tout de même – et voilà que le prince du marketing troque l’uniforme pour les jean’s de la marque Lee Cooper afin de les rendre plus solides et moins perméables à l’usure des marchés (1994-2001).

Le pli est pris. Des financiers suissses l’approchent pour restaurer l’image de Lacoste et de son petit crocodile, éreinté notamment par la contrefaçon et des quartiers moins chicos, « rançon du succès » confesse-t-il mais Ô combien onéreux en budgets pour assurer la protection juridique, payer des détectives pour débusquer les fautifs qui tentent de ruiner la notoriété d’un produit solide et beau. Pascal D’Halluin gagnera sa deuxième bataille, de nouveau avec le temps, entre 2002 et 2009. Toutes ces opérations de sauvetage se font dans la patience. C’est d’ailleurs ce qui séduit le Tribunal de commerce d’Orléans qui le choisit parmi plusieurs redresseurs de la marque et fabrique « Faïencerie de Gien ». Le redresseur n’a pas changé de cap. Les événémenents lui donnent encore raison aujourd’hui.

« Ce qui est difficile est forcément long. Pour la Faïencerie, il a fallu donc bâtir un plan sur le long terme, en plusieurs étapes : un nouveau logo et une stratégie digitale, la relance de la création avec des artistes comme Olivier Gagnaire avec lequel nous voyons voir venir une nouvelle clientèle après 18 mois de travail, le renouvellement du catalogue en s’appuyant sur les archives et des formes mêmes des objets, faire de l’art de la table mais aussi du cadeau et de la déco, devenir partenaire de boutiques de monuments historiques et de sites remarquables. Les circuits de distribution passent par l’international. De 40 % aujourd’hui, nous allons atteindre les 70 % d’ici trois ans. Il nous faut toucher l’hôtellerie, la restauration de luxe comme autant des gisements de croissance. En deux ans, on a repositionné la marque dans un contexte difficile, sans être encore dans les objectifs. C’est trop tôt. Je garde une vision de long terme. Parce que j’aime cette marque… ».

Le Gien Gien à sa grand-mère, ce n’est plus pour bientôt !

BIO EXPRESS
> Naissance à Roubaix en 1959
> Diplômes en droit des affaires, Sciences Po Paris et Insead (Institut européen d’administration des affaires),
> Spécialiste du marketing, issu du monde de la mode. Il s’est fait connaître à la tête des marques Lacoste, Cacharel, Lee Cooper, Ober, mais aussi de L’Oréal parfums et du groupe de centres commerciaux Ségécé.
> Patron des Faïenceries de Gien depuis fin mai 2014.

Source : Cap’Eco, le mensuel